Historique
C’est en 1955 que les cinq premières religieuses de Notre-Dame des Missions arrivèrent au N°10, rue des Bordeaux, pour prendre la succession des Sœurs de Saint-Vincent de Paul. La vétusté des locaux n’était guère engageante – le bâtiment déjà frappé d’alignement fut démoli vers 1960. Mais en vraies missionnaires, les Sœurs s’attelèrent avec courage à préparer la rentrée scolaire.
Directrice de 1956 à 1964, Sœur Marguerite-Marie Kaltenbacher a participé au développement de l’école de la Rue de la Cerisaie, en ouvrant les classes du CEG, de la sixième à la troisième. Les Sœurs étaient également chargées du catéchisme paroissial, de la direction du patronage, des groupes d’Action Catholique de l’Enfance. L’existence d’un petit dispensaire ne saurait être passé sous silence. Sœur M. Thérèse Mahood , Néo-Zélandaise, missionnaire au Vietnam durant plus de vingt ans, s’y dévoua, visitant chaque jour ses patients dans les immeubles délabrés du vieux quartier des Carrières. Sœur M. Simone Babou y prit la relève jusqu’en 1971.
En 1962, l’arrivée de Sœur M. Madeleine Moldaver comme professeur d’anglais et de Sœur M. Bénédicte Ollivier comme professeur de français, puis directrice de 1964 à 1968, permit de renforcer l’équipe enseignante. La collaboration étroite entre les institutrices des classes primaires, Mesdames Clech et Jouard, Mesdames Ribot et Dumas, Sœur M. Françoise Ceccaldi et Sœur M. Etienne Fissore et les professeurs des classes secondaires contribuait à créer dans l’école une atmosphère familiale appréciée de tous.
Sœur M. Danielle Babou qui, durant quinze années, de 1968 à 1983, a assumé la direction de l’école Notre-Dame des Missions, en a suivi le développement progressif. La montée des effectifs nécessita, en 1971, l’installation de quatre classes primaires dans les locaux du Petit Séminaire de Conflans qui fermait ses portes. Au prix de nombreuses tractations avec le Chancelier de l’Archevêché de Paris, grâce à la vente du bâtiment de la Rue de la Cerisaie à la ville de Charenton et de celle d’une maison de la congrégation à Fribourg en Suisse, jointe à l’aide financière de nos provinces d’Angleterre et du Canada, il nous fut possible d’acquérir une aile de cet immense bâtiment et d’opérer le transfert complet au 4, rue Kennedy, en septembre 1972.
Les démolitions et les aménagements entrepris par une équipe d’étudiants en architecture – héritiers de Mai 68 – défrayèrent la chronique du temps. Sœur M. Danielle et l’équipe enseignante durent faire face à des conditions matérielles difficiles pour assurer la sécurité des élèves.
L’ouverture à la mixité, la fusion des deux écoles catholiques de Charenton ont contribué à la création du groupe scolaire actuel : Notre-Dame des Missions – Saint Pierre. Les Religieuses de N.D. des Missions en ont assumé la direction jusqu’en 1983. A ce moment, confrontées, comme d’autres congrégations, au manque de vocations en France, nous avons jugé qu’il était vital pour l’avenir de l’établissement de le confier à des laïcs.
La transition fut difficile, mais la nomination du Père Jean Claude Picault, en 1984, permit de redresser la barre. La direction des classes primaires confiée à Madame Odile Dumas offrit au Père Picault la latitude de consacrer ses efforts sur le collège et le lycée ouvert en 1988. Si au long des années, les transformations et constructions nouvelles ont été impressionnantes au 4, rue Kennedy et au 96, rue de Paris, la priorité fut toujours mise sur la création de structures pédagogiques indispensables au bon fonctionnement du Secondaire. La place réservée, dans les programmes, à l’enseignement religieux et à l’éducation physique, aux activités culturelles et artistiques, aux voyages et séjours linguistiques, mérite d’être soulignée.
Grâce à ce travail de coordination, au sein d’une équipe professorale compétente et motivée, l’Etablissement Notre-Dame des Missions-Saint Pierre offre aux jeunes, dans un cadre de vie fonctionnel et agréable, un enseignement de qualité que prouvent les excellents résultats aux examens.
L’internationalité de la congrégation, nous a permis de maintenir la présence d’une communauté à Charenton. Nous avons bénéficié de la collaboration de Sœurs du Vietnam, d’Angleterre, du Canada, De Nouvelle-Zélande… Je mentionnerai tout spécialement la présence de Sœur Margaret Hughes dont le petit accent écossais fit le charme de l’accueil, pendant de nombreuses années.
La Congrégation de Notre-Dame des Missions compte actuellement 925 religieuses. Française en son origine, elle s’est développée dans des pays anglophones : Nouvelle-Zélande et Iles Britanniques, Australie et Canada. La diminution des forces vives, due au manque de relève, a provoqué un vieillissement des provinces du monde occidental. Le centre de gravité de l’Institut s’est déplacé vers le Sud-Est asiatique où les provinces de l’Inde et du Bangladesh, du Vietnam et du Myanmar accueillent de nombreuses vocations. Les missions plus récentes : telles le Kenya, le Pérou-Bolivie connaissent un essor modeste, mais régulier.
Les Philippines deviennent une plaque tournante pour la formation religieuse et missionnaire des jeunes. Nous pouvons donc vivre dans l’espérance Le Chapitre Général de la Congrégation, célébré en janvier-février 2008, en Thaïlande, a ouvert des perspectives nouvelles qui prennent en compte les enjeux environnementaux et économiques, sociaux et spirituels de notre monde, afin de participer à la création d’une communauté de vie et d’espérance pour les générations futures.
Tournées résolument vers l’avenir, nous souhaitons que tous les jeunes confiés à l’Etablissement Notre-Dame des Missions-Saint Pierre acquièrent une formation humaine et chrétienne basée sur les valeurs évangéliques, dans un climat d’accueil et d’écoute, de respect et de simplicité dans les relations interpersonnelles, avec tous les membres de la communauté éducative : familles, enseignants, éducateurs, personnels, gestionnaires, sous l’impulsion de Monsieur Philippe Vella, Directeur- Coordonnateur, et de Madame Catherine Lalande, Directrice du Primaire, en fidélité à l’esprit de notre Fondatrice, Euphrasie Barbier.
Sœur M. Bénédicte OLLIVIER (1928-2020)
Directrice (1964-1968)